Littérature / Personnes aveugles dans la littérature

Loin de la lange de bois, dans un travail à quatre mains avec Patrick Blanchet, conseiller en communication et chargé dans son parcours d’homme, aveugle, et créateur de’entreprise à 23 an. Un parcours de peines et de joies, un parcours d’erreurs et de réussites. Un parcours qui nous invite à oser.

... Je vais dire le prix de la liberté, la royauté de la vie intérieure et l'éblouissement de l'amour...

Que Julia dans sa nuit donne un poème, aussitôt revient à son regard un monde que la cécité lui a ravi. Ainsi, chez elle, le poème a première-ment fonction pratique, qui est à la fois de chanter l’être et de le voir. Car Julia devenait aveugle, progressivement perdait l’ouïe, et la poésie était son regard, son oreille, sa relation au réel, à mesure que le mal physique s’aggravait, au risque de la séparer de la circonstance et d’elle-même.

VOIR 12-13 rassemble une sélection de cinquante-cinq auteurs qui ont "représenté" des personnages d'aveugles. Marc Baconnet, Honoré de Balzac, Henry Bauchau, Charles Baudelaire, Evgen Bavcar, Béatrix Beck, Samuel Beckett, Tahar Ben Jelloun, Jorge Luis Borges, Guy des Cars, Patrick Cauvin, Patrick Chamoiseau, Champfleury, François-René de Chateaubriand, Paul Claudel, Hendrik Conscience, Claude Couderc, marquise du Deffand, Lucien Descaves, Charles Dickens, Denis Diderot, Cécile Douard, Umberto Eco, Paul Emond, Antoine Fabre d'Olivet, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Michel de Ghelderode, André Gide, Jean Giono, Johann Wolfgang von Goethe, Agustin Gomez-Arcos, Hervé Guibert, Guy Hocquenghem, Gert Hofmann, Victor Hugo, Taha Hussein, Rudyard Kipling, Vladimir Korolenko, Michel Lambert, Maurice Maeterlinck, Hugues de Montalembert, Vladimir Nabokov, Charles Nodier, Jean Piat, Marcel Prévost, Rutebeuf, Ernesto Sábato, comtesse de Ségur, William Shakespeare, Michel Tournier, Lazarillo de Tormès, Geoffroy Villehardouin, Ernst Weiss, H. G. Wells.

J’ai appris à l’âge de 16 ans qu’un jour je ne verrai plus. Quand exactement devais-je connaître la nuit ? Personne n’en savait rien. Mais mon destin était scellé, de par ma naissance. C’était comme un sort qui m’avait été jeté, en pleine adolescence, sous le sceau de l’injustice. Pourtant, j’ai décidé de ne rien dire, pas même à mes parents ou à mes amis.

1. Le regard invisible. Pour une théorie du troisième élément. 2. Races de nuit - races de jour. De l'origine de la civilisation selon C. de Paw. 3. Le regard fou. Esquirol. La stratégie des interprétations. 4. L'autre ou la chose? Veiller, garder, regarder. 5. Manières de voir, manières de savoir. La chambre noire de l'éthologie

Hugues de Montalembert a trente-cinq ans quand la nuit fond ainsi sur lui. Il est peintre, il vit à Greenwich Village. Et un soir l'agression. Qui? Pourquoi? Il ne le saura jamais. Mais sa vie a basculé.

Biographie sur la vie et l’oevre de Valentin Haüy.

»Je suis un anormal. On l’a dit, assez. Je l’ai senti. Les mouvements des yeux qui passent à l’examen chaque parcelle do mon être me l’apprennent : tel regard fixe le mien puis descend, là précisément où se trouve la preuve qu’il recherche : ‘il est handicapé’»

Depuis des années, la fin du jour condamnait Marge à une petite mort. Quand le soleil sombrait, elle se rendait compte combien son existence était vague, nuageuse, fragile, et son anxiété incommunicable. Pendant quelques instants, où qu'elle fût, Marge s'éclipsait.

Pour certains esprits sensibles, c'est un passage qui révèle la dualité du clair et de l'obscur, du connu et de l'inconnu. Mais à d'autres, qui en sont franchement bouleversés, ce mystérieux passage dénonce un combat plus ambigu encore : le pur contre l'impur, le Bien contre le Mal.

A plus d’un titre, l’ouvrage que le lecteur tient en main est singulier. Ce récit autobiographique, d’une vie singulière, étonnante, relate le cheminement d’Alexandre Jollien, infirme moteur cérébral, qui, en raison de son handicap, était destiné à rouler des cigares et qui se retrouve, au terme d’un long périple, sur les bancs de l’université à étudier la philosophie.

Musicien aveugle, l'auteur de ce roman, enseigne à Lausanne. Il rend compte de manière détournées des craintes et des difficultés, du désaroi même éprouvés au début de sa carrière par une violoniste non-voyant imaginaire au parcours pourtant quasi idéal.

Double Lumière est un livre inspiré de son parcours mais qui dépasse largement le témoignage traditionnel. Écrit avec une rare maîtrise et empreint d’une poésie grave, ce texte tente une approche très personnelle du sens profond de « voir », que l’on soit privé de vue ou non.

Affligé dès sa naissance d’un glaucome infantile, Michel Kern a définitivement perdu la vue à l’âge de vingt ans. La septantaine bien sonnée, il dresse le bilan d’une vie qui a dû s’accommoder de ce très lourd handicap. Physiothérapeute de métier, adepte de plusieurs instruments de musique, avec un faible pour le violon, bon nageur aussi, il ne s’est jamais résigné.

Né en 1905, le père Perrin est entré dans l'Ordre dominicain alors qu'il était aveugle depuis l'âge de dix ans. Il a mené une vie apostolique très active, son handicap ayant parfois apporté des rencontres et des amitiés très inattendues.

Julia ne fait pas de la poésie, broderie verbale et plaisante pour satisfaire l'âme lyrique de l'érudit en mal de sensations émotives ou esthétiques. Elle est entrée en poésie, état de vie permanent, alchimie: dé-composition de l'événement et reconstitution de l'essence vitale, restituant ainsi le verbe primordial et initial.

Que se passe-t-il lorsqu'un aveugle recouvre la vue? Comment découvre-t-il le monde qui l'entoure? Comment parvient-il à concilier ce que ses sens lui ont appris lorsqu'il ne voyait pas et ce que ses yeux lui révèlent? Une brillante et impertinente remise en cause de la réalité telle que nous la percevons, remise en cause dont la hardiesse vaudra la prison à son auteur.

L'histoire vraie d'un homme dont l'enfance a été saccagée par l'absurdité de la guerre et de la haine. Devenu aveugle à la suite de l'explosion d'une mine, son livre est le témoin de son acharnement à défier la mort. Pierre Riehling nous apprend à "regarder" la vie dans ce qu'elle a d'essentiel et d'unique. Aux "faussaires de l'histoire", il restitue la véritable mémoire.

Le témoignage bouleversant d’Eric Brun-Sanglard, non-voyant et architecte d’intérieur renommé, bouscule nos certitudes et nous éclaire sur les ressources insoupçonnable de l’être humain.

C’est à partir de témoignages de «perdant la vue» et surtout à partir de son propre vécu que Maudy Piot propose un voyage insolite, déconcertant, dans le monde de la perte de la vue, tant pour ceux qui voient que pour ceux qui sont déjà dans l’ombre de la nuit.